J’accompagne toute cette semaine de pré-rentrée un groupe d’enfants qui se prépare à rentrer au collège pour la première fois. Ils m’ont fait part de leurs appréhensions et leurs peurs : se perdre au collège, ne pas se faire d’amis et se retrouver seul, ne pas suivre en cours, être sujet de moqueries …

Chez un grand nombre d’enfants, plus la rentrée scolaire approche et plus la peur s’intensifie. Les symptômes corporels se multiplient : maux de ventre, nausées, difficultés à s’endormir et les angoisses surgissent : « et si je me perds au collège ? » « et si je ne suis pas dans la classe de mes amis ? » « et si on vient m’embêter ? »

Pour nous, parents, c’est difficile de voir nos enfants angoissés ou stressés … alors nous allons avoir tendance à vouloir les rassurer à coup de « mais non, tout va bien se passer », « il n’y a pas de raison que tu te perdes », « tu te feras de nouveaux amis » dans l’espoir qu’ils se sentent mieux…

Avez-vous remarqué que cela ne fonctionnait que très rarement ?

Sur des petites peurs, cela peut fonctionner oui !

Sur une plus grande peur, cela l’apaise sur le moment mais rarement sur le long terme. Et très souvent, la peur revient un peu plus tard et un peu plus … forte !

Dire à son enfant « tout va bien se passer » revient à lui envoyer le message : tu ne devrais pas ressentir ce que tu ressens, tu n’as pas de raison d’avoir peur. Ce qui revient à nier son émotion. Mais la peur est comme toutes les émotions : tant qu’on ne l’écoute pas, elle revient se manifester encore et encore et toujours plus intensément !

Alors, comment les accompagner au mieux concrètement ?

Je vous propose quelques idées non exhaustives, qui, si elles ne permettent pas toujours de diminuer la peur de votre enfant, lui permettront au moins de se sentir compris par son parent.

  • Sans le rassurer, vous pouvez le rejoindre dans sa peur :

« Je comprends tellement que tu aies peur, c’est vraiment effrayant de se retrouver dans une nouvelle école, une nouvelle classe, avec de nouveaux profs ». Vous pouvez d’ailleurs lui partager vos peurs d’enfant par rapport à la rentrée scolaire.

  • Pour lui permettre de se confronter à sa peur, vous pouvez le questionner

en remplaçant le « pourquoi as-tu peur ?» (culpabilisant et trop difficile d’y répondre) par « qu’est ce qui pourrait se passer le jour de ta rentrée qui te fait si peur ? ». C’est beaucoup plus facile pour votre enfant d’y répondre. Imaginer dans sa tête ce qu’il pourrait se passer, vous le verbaliser, c’est déjà commencer à affronter sa peur. Pour un enfant plus jeune, vous pouvez également lui proposer de dessiner ce qui lui fait peur.

  • Lui permettre d’imaginer ses propres solutions: 

Lorsqu’il vous a détaillé ce qui lui faisait peur, vous pouvez alors lui proposer de réfléchir à des idées pour y faire face, lui permettre d’imaginer ses propres solutions ou lui proposer les vôtres s’il est demandeur :

« Effectivement, c’est horrible si tu te retrouves tout seul dans la cour de récré le premier jour. Que pourrais-tu faire si cela arrive ? Où pourrais-tu aller ? »

Pour un enfant qui a très peur que l’on se moque de sa taille par exemple, vous pouvez réfléchir avec lui à ce qu’il pourrait répondre.

Imaginer ce qu’il pourrait se passer et réfléchir à la façon d’y faire face va lui permettre de se sentir mieux outiller pour cette rentrée scolaire. Et qui dit mieux outiller dit plus confiant  ! 

Marie FAIVRE CAMUS

Psychopédagogue et Psychopraticienne en thérapie brève

Souffrances enfantines et adolescentes

 

 

 

 

 

Partagez sur vos réseaux !
X