En lisant la BD Déréglée de Florence Cestac, on découvre avec justesse, humour et émotion ce que vivent de nombreuses femmes à la cinquantaine. Ce récit visuel met des mots et des images sur une réalité souvent passée sous silence : la tempête hormonale, physique, émotionnelle et identitaire que représente la ménopause.
En tant que thérapeute en approche brève stratégique et systémique, je rencontre régulièrement des femmes qui traversent cette période de bouleversements profonds, souvent dans une grande solitude.
Cet article est une invitation à comprendre ce qui se joue, dans le corps, dans la tête, et dans la vie à ce moment charnière.
La ménopause : un dérèglement… naturel mais déroutant
Autour de 50 ans, le corps féminin entre dans une phase de transition hormonale : les ovaires diminuent leur production d’œstrogènes et de progestérone. Ce changement, bien que naturel, n’est pas anodin.
Les conséquences se font sentir à plusieurs niveaux :
Sur le plan physiologique
- Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles du sommeil
- Prise ou redistribution du poids
- Sécheresse cutanée et vaginale
- Fatigue persistante, douleurs articulaires
- Diminution du désir sexuel
Ces manifestations traduisent une perte d’équilibre hormonal qui bouleverse l’ensemble du métabolisme.
Sur le plan psychologique et émotionnel
- Irritabilité, hypersensibilité, baisse de moral
- Anxiété, sentiment d’instabilité émotionnelle
- Troubles de la concentration et de la mémoire
- Impression de ne plus se reconnaître soi-même
Beaucoup de femmes décrivent cette période comme une crise identitaire : les repères changent, la féminité est questionnée, la maternité s’achève, le corps vieillit, les enfants partent, le couple se transforme… et la femme se retrouve face à elle-même.
La solitude des femmes à la ménopause
Ce que montre aussi Déréglée, avec une sincérité rare, c’est que les femmes traversent souvent tout cela seules.
La société parle encore peu de la ménopause. Elle reste taboue, invisible, comme si c’était un sujet honteux ou inintéressant.
Autour d’elles, beaucoup ne comprennent pas ce qu’elles vivent. Le conjoint, les enfants, les collègues… personne ne mesure vraiment la fatigue, la perte d’énergie ou la vulnérabilité intérieure.
Certaines femmes se sentent « folles », « instables », ou « défaillantes », alors qu’elles sont simplement en train de traverser une étape physiologique normale, mais émotionnellement exigeante.
Se réinventer à 50 ans : la thérapie comme accompagnement
La ménopause peut aussi devenir une opportunité de transformation : un temps pour redéfinir sa place, son rythme, ses besoins, ses désirs.
L’approche brève stratégique et systémique est particulièrement adaptée à cette période de vie.
Elle ne cherche pas à “analyser le passé”, mais à comprendre les mécanismes actuels qui entretiennent la souffrance et à mettre en place des stratégies concrètes de changement.
En travaillant sur les interactions, les émotions et les comportements, elle aide à :
- Retrouver un sentiment de stabilité et de confiance
- Apaiser les émotions et la charge mentale
- Redéfinir les priorités et les besoins personnels
- Recréer du lien, du sens et du plaisir de vivre
Parce que la ménopause n’est pas une fin, mais un passage vers une nouvelle version de soi-même.
Conclusion : parler, comprendre, accompagner
La lecture de Déréglée met en lumière ce que beaucoup de femmes taisent : la ménopause est une épreuve physique, mais aussi une aventure intérieure.
La comprendre, en parler, et se faire accompagner, c’est déjà reprendre le pouvoir sur sa vie.
Si vous traversez cette période de questionnements, sachez que vous n’êtes pas seule.
Un accompagnement thérapeutique peut vous aider à retrouver équilibre, clarté et énergie, pour vivre pleinement cette nouvelle étape de votre vie.
